Concours Complet d'Equitation - CCE

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mai
17

Bourin ou violon ?

written by Christophe

Si vous faites partis des gens passionnés, vous comprendrez sans peine les mots qui viendront. Dans le cas contraire, vous découvrirez pourquoi on peut être offensé d’entendre parler de « bourrins ».

Ce mot, lorsqu’il est employé pour caractériser un fier destrier, m’alerte sur le personnage qui est en face de moi, parfois sans le savoir plus proche lui-même des caractéristiques du « bourrin » que ne l’est le plus déshérité des chevaux.

L’humour de ces gens est toujours le même avec toujours la même blague : « Tu aimes les bourrins, moi aussi mais bien cuits dans mon assiette ».

Vient ensuite un rire « glousseur » auto satisfaisant, comme si cette blague était une grande première, résultat d’une longue réflexion approfondie.

En fait, ce n’est pas le côté anthropophage du personnage qui me choque, je peux d’ailleurs à défaut de comprendre, admettre ce rôle que certains donnent aux chevaux, mais c’est plutôt le manque de respect et l’ignorance envers ces êtres qui sont passionnants quand ils ont quatre jambes et passionnés quand ils en ont six (les leurs plus les quatre précédemment cités).

Je me souviens quelques années plutôt, j’avais un voisin qui était violoneux et pratiquait pour assouvir sa passion, plusieurs heures de violon par jour, ou plutôt par soir, ou plutôt par nuit !

Les premier jours, lorsque vous avez à 1 heure du matin quelqu’un qui fait ses gammes déjà depuis au moins trois heures, et qui continu ceci pendant une durée qui vous parait être une éternité, le matin dans l’escalier, vous avez à la croisée des regards comme un oeil vipérin, une petite envie « d’assassiner » …

Je n’ai jamais été initié à la musique, encore moins à la passion dévorante qu’elle peut générée chez certains. Ce garçon, était ingénieur en mécanique, concepteur de moteur pour l’automobile et à défaut d’avoir fait du violon son métier, il aurait vraiment pu, en avait fait le fil conducteur de sa deuxième vie qui recommençait toutes les nuits par le cérémonial des gammes. Ma chère et tendre partageait ces nuit remplies de moments d’envies de meurtre.

Progressivement nous avons compris la sincérité, la simplicité et le côté presque vital de sa passion. Ses gammes ne sont pas alors devenues pour autant des berceuses mais elles n’étaient plus insupportables, à la limite nous ne les entendions plus. Par contre quand il jouait sa musique, non de non, qu’elle était pure et belle.

Je ne suis toujours pas mélomane, je ne suis pas fan de violon, même si je me surprends parfois à ne pas changer de fréquence FM lorsque quelques violons traduisent dans la musique les années de rigueurs et de passions de ces musiciens.

A défaut de partager cette passion, j’ai tout simplement compris sa passion, pas son origine, mais sa traduction et pour ça si son violon était un animal, il ne serait pas un « bourrin » mais un noble cheval à qui on doit le respect.

Ce garçon est devenu un ami.